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Juin 2011

 INTERVIEW 

Michel Pierre, vous êtes propriétaire de l’herboristerie du Palais Royal à Paris ...
 

INTERVIEW (A LIRE ABSOLUMENT !)

Michel Pierre, vous êtes propriétaire de l’herboristerie du Palais Royal à Paris depuis 40 ans selon les règles en vigueur de l’époque. Vous avez écrit plusieurs livres dont « Secret des plantes » (éditions Artémis) et vous en terminez un autre aux éditions du Chêne. Quel impact a eu la pleine entrée en vigueur de la directive 2004/24 (Directive THMPD) sur votre activité ?

Il faut bien comprendre que l’on ne peut pas se contenter de parler des herboristes. Il faut prendre en compte tous les acteurs du secteur : les cueilleurs, les producteurs, les grossistes, et les herboristes au bout de la chaîne. C’est bien toute une filière que l’on risque de tuer en appliquant cette directive et tous les emplois qui vont avec. Pour les cueilleurs et les producteurs surtout, ces limitations représenteront un manque à gagner important. Une grande partie du monde agricole pâtira de ce texte. Avec cette directive, on coupe presque définitivement le lien qui existe entre le terroir et le reste de la société et on prend le risque de perdre en même temps un immense savoir ancestral qui faisait la force de nos régions. Rappelons que plus de 50 % de nos herbes sont produites en France.

En ce qui me concerne, c’est d’abord mon herboristerie qui m’inquiète. Je distribue chaque année environ 30 tonnes d’herbes auprès de 60 000 clients dont de nombreux médecins. Ce chiffre pourrait être divisé par deux, ce qui m’obligerait à licencier quatre de mes huit salariés. Dans ces conditions, je ne pourrais plus travailler, je n’aurais plus qu’à devenir consultant extérieur pour une pharmacie !

Alors bien sûr, le ministère de la santé se veut rassurant, les institutions européennes aussi. On nous dit que plus de 600 plantes seraient autorisées en Europe et que c’est bien assez pour proposer des produits aux clients mais ce ne sont que des paroles. En attendant, depuis que la directive est passée, mon grossiste refuse de me vendre certaines plantes car il ne sait pas aujourd’hui quels sont les risques qu’il encourt. Il faut du temps, il parait, pour que soit établie cette liste de plantes. Mais combien ? Deux ans ? Trois ans ? Il en faudra probablement moins pour que l’herboristerie disparaisse complètement en France, et nous sommes une quinzaine.

En réaction à la pétition que le Collectif pour la défense de la médecine naturelle a lancée le 16 mars dernier (Guérison défendue) et qui a rassemblé plus de 1,4 million de signataires, la Commission européenne et certains grands journaux ont estimé qu’entre le vote de la directive (2004) et son application (2011), il y avait eu suffisamment de temps pour que les acteurs du secteur puisse déposer des demandes d’autorisation de mise sur le marché (AMM). Qu’en pensez vous ?

Cela montre simplement que les institutions européennes n’ont aucune connaissance du terrain en France. Aujourd’hui une herboristerie n’a pas le droit de déposer de dossier d’AMM.

Nous pouvons déposer des demandes comme n’importe quelle société vendant des compléments alimentaires auprès de la DGCCRF, mais la liste est très loin de la quantité de plantes vendues en herboristerie.

En fin de compte, depuis la suppression du diplôme d’Herboriste en 1941, sous le régime de Vichy, rien n’a été fait par les pouvoirs publics en faveur de l’herboristerie. Au fil des années et des législations notre métier a été étouffé petit à petit dans la plus grande indifférence générale jusqu’à cette pétition. Et je me réjouis qu’elle ait touchée autant de personnes en Europe. C’est peut être là, l’un de nos derniers espoirs : que les gens réagissent face aux limitations qu’on nous impose sans nous consulter. On nous tue à petit feu.

On nous explique aussi avec le principe de reconnaissance mutuelle, qu’on peut aller se fournir partout en Europe. Je peux aller chercher des plantes en Italie ou en Allemagne qui sont interdites en France. Mais nous ne sommes pas un multinationale ! Nous n’avons pas les moyens d’aller chercher toutes ces plantes ailleurs sans compter qu’il parait aberrant d’aller chercher en Allemagne des plantes qui poussent déjà chez nous et que l’on utilise depuis des générations.

La solution serait peut être d’inviter les herboristes européens à venir s’installer en France, puisque le diplôme existe en Allemagne, Italie, Espagne, ou autoriser les pharmaciens à ouvrir des herboristeries, cela fait quand même partie de notre culture.

Concrètement, avez-vous des exemples de plantes qu’aujourd’hui vous ne pouvez plus distribuer à l’issue de la pleine entrée en vigueur de la directive THMPD ?

Bien sûr. Prenez par exemple la Chélidoine. Avec la nouvelle directive, elle sera soumise à une AMM pour toute distribution parce qu’elle contient des dérivés de benzylisoquinonéique, un alcooloïde, qui pris en trop grande quantité, peut provoquer des hépatites A, mais il s’agit d'extraits, pas de plantes pour infusion.

Nous on la proposait en tisane. C’est désormais impossible. Mais vous la trouverez en pharmacie sous forme de gélules ou de teintures, sauf que ces gélules sont conçues avec des extraits de plantes qui sont bien plus puissants que la plante en elle-même, et là, il faudra être attentif.

Je comprend que l’on interdise la vente du sassafras qui peut avoir des conséquences sur le système nerveux, je comprend que l’on interdise la vente d’extraits alcoolisés, ou d’huile essentielle d’absinthe, mais je ne comprend pas que l’on ne puisse plus vendre la plante pour faire des tisanes.

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Les suites à cette mobilisation .

POUR INFO 

Août 2011
ALLÉGATIONS de santé: Evaluation en attente pour les produits à base de plantes 

En 2011, 331 allégations auront été retirées et 1.548 allégations relatives à des «produits à base de plantes» auront été mises en attente par la Commission en attendant de déterminer la manière de procéder pour celles-ci. Effets antioxydants des polyphénols dans l’huile d’olive ou encore fibres nutritionnelles spécifiques en relation avec le contrôle du glucose dans le sang, un nombre important d’allégations de santé portées sur les aliments ont néanmoins reçu un avis favorable de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa). Les experts du groupe scientifique sur les produits diététiques, la nutrition et les allergies de l’Efsa viennent en effet d’achever, après 3 années de travaux, la publication des évaluations relatives au dernier groupe d’allégations. Ainsi, depuis 2008, 2.758 allégations de santé génériques portant sur des aliments, ont été examinées en vue de déterminer si elles reposaient ou non sur des bases scientifiques solides. 

Une allégation est dite nutritionnelle quand elle fait référence à la teneur d'un nutriment dans un aliment (ex: "riche en calcium"), une allégation est dite de santé quand elle met en exergue un lien entre un nutriment ou un aliment et l'état de santé. Ces travaux permettront donc à la Commission européenne et aux États membres d’établir une liste des allégations autorisées pour les denrées alimentaires. Une fois approuvées, ces allégations pourront aider les consommateurs européens à faire des choix plus avisés en matière de régime alimentaire. 
Une allégation sur cinq examinées à résultat favorable: Alors que le Professeur Albert Flynn, président du groupe scientifique de l’EFSA explique que les “experts ont évalué les allégations de façon systématique et objective, en appliquant les normes scientifiques les plus élevées”, un nombre considérable d’allégations portant sur des aliments est reconnu comme reposant sur des éléments scientifiques solides, y compris les allégations relatives à un large éventail de bénéfices pour la santé, conclut le groupe scientifique. 
Les évaluations favorables ont porté principalement sur: 
- des vitamines et des minéraux, 
- des fibres nutritionnelles spécifiques en relation avec le contrôle du glucose dans le sang, le choléstérol sanguin ou encore le contrôle du poids, 
- les cultures vivantes de yaourts et la digestion du lactose, 
- les effets antioxydants des polyphénols dans l’huile d’olive, 
- les noix en relation avec l’amélioration du fonctionnement des vaisseaux sanguins, 
- les substituts de repas et le contrôle du poids, 
- les acides gras et les fonctions du cœur, 
-  le rôle d’une série de subsituts du sucre (tels que le xylitol et le sorbitol) dans le maintien de la minéralisation des dents ou la diminution des taux de glucose dans le sang après les repas, 
-les boissons contenant des hydrates de carbone/électrolytes et la créatine en relation avec les performances sportives. 
  
Des évaluations défavorables ont été portées notamment dans les cas, 
- où les informations fournies n’ont pas permis d’établir un lien entre l’aliment et l’effet allégué, 
- de manque d’informations permettant d’identifier la substance sur laquelle repose l’allégation, de manque d’éléments permettant de prouver que l’effet allégué est bien bénéfique au maintien ou à l’amélioration des fonctions corporelles, 
- de manque de précision concernant l’allégation de santé déclarée, 
- d’insuffisance d’études sur l’homme avec des mesures fiables du bénéfice allégué sur la santé, 
-  d’allégations faisant référence à des catégories alimentaires considérées comme trop vastes pour être liées à des effets spécifiques. 
  
Selon l’Efsa, ce travail devra également permettre aux industriels d’établir les orientations futures en matière de recherche et d’innovation. L’Efsa a finalisé un document d’orientation sur les allégations relatives aux fonctions intestinale et immunitaire et vient de lancer des consultations en ligne sur les allégations de santé relatives à la santé des os, des articulations et de la bouche, sur les lésions oxydatives et la santé cardiovasculaire ou encore la satiété, le contrôle du poids et les concentrations de glucose dans le sang. 
Source: EFSA

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Septembre 2011

Message relayé

Mobilisation Générale! La Phytothérapie en grand péril!

    Si les éco-citoyens ne se mobilisent pas à la mesure de l'enjeu, il n'y aura bientôt plus que de la chimie pour se soigner! Et, bien sûr, ce sera au nom de la protection de la santé des citoyens!

    Sujet:: Directive européenne sur les plantes

    Madame, Monsieur,

    Votre mobilisation massive au sujet de la directive THMPD (médicaments à base de plantes médicinales) a eu un premier résultat: les autorités européennes ont déclaré avoir compris qu'elles devaient faire des propositions concrètes pour limiter les ravages de leur directive!

    Cette promesse a été faite lors d'une rencontre organisée à Bruxelles le 21 juin 2011 par la députée européenne Michèle Rivasi suite à notre pétition et aux nombreuses questions écrites posées par les parlementaires à la Commission Européenne grâce à vous.

    L’événement, intitulé «Everything you want to know on the TRADITIONAL HERBAL MEDICINE PRODUCTS DIRECTIVE», a réuni 70 personnes et a offert une excellente occasion de remettre vos signatures à Andrej Ryz, directeur de la Direction Santé publique au sein de la DG Santé et consommateurs de la Commission Européenne.
Mais le bilan a été clair: pour l'instant, la situation est tout simplement catastrophique.

    Anthony Humphrey, un des directeurs de l'agence européenne du médicament a reconnu lors de cette rencontre que, sur 1351 dossiers qui ont été déposés pour obtenir des médicaments traditionnels à base de plante depuis sept ans, l'administration européenne n'en a pour accepté que ... 53, pour l'instant.

    C'est bien simple: 87 % des dossiers examinés ont été refusés. Pire encore: concernant les dossiers déposés par la France, aucun n'a été accepté. Zéro. Rien. Nulla.

    Le désastre que nous avions annoncé est donc en train de se produire, malheureusement. Il faut ajouter à cela que la directive THMPD a créé un situation d'insécurité juridique maximale. Ainsi que nous l'avions annoncé, seuls les plus gros laboratoires pharmaceutiques, ceux qui emploient des bataillons d'avocats à plein-temps, sont équipés pour se mettre aux normes.
    Dans les herboristeries artisanales en France, ou ce qu'il en reste, flotte un parfum de désespoir. Les grossistes sont en partie bloqués. Personne ne sait plus s’il peut encore distribuer des plantes ou des préparations à base de plantes. Dans le doute, beaucoup préfèrent s'abstenir.

    Et on constate un regain des descentes de la «Police de la santé», qui fait feu de tout bois pour engager des poursuites contre les herborisites, y compris pour «exercice illégal de la pharmacie». Il est possible que ce soit lié au fait que l'Union Européenne ait déclaré que tous les remèdes à base de plantes, y compris ceux qui sont utilisés depuis des millénaires, ne peuvent plus être vendus sans «agrément».

    Au mois d'avril, alors que la Directive entrait pleinement en application, c'est la plus totale confusion qui s'était installée: les uns se sont alarmés ; les autres se sont voulus rassurants.

    Mais tout le monde est tombé d'accord, aujourd'hui, sur le fait que, pour les petits acteurs, c'est le cercueil à plus ou moins long terme.

    Nous avions accusé les grands laboratoires d'avoir fait le coup. Mais la réalité semble enore plus terre-à-terre: en fait, ainsi que l'a révélé la table-ronde organisée à Bruxelles, la vérité brute est que la Commission européenne ne connait rien aux médicaments traditionnels à base de plantes.

    Elle ne savait pas que la fabrication et la distribution des remèdes médicinaux s’est toujours faite localement par des petits acteurs économiques – cueilleurs, producteurs, herboristes. Alors, sans s'en rendre compte, elle a fait un texte qui revenait à signer leur arrêt de mort.

     Prochaine étape

    Lors de la rencontre, les représentants de la Commission européenne ont déclaré qu'ils ne changeraient pas le texte d'eux-mêmes, mais les députés européens présents, en particulier la député française Michèle Rivasi, ont affirmé qu’ils se saisiraient du dossier pour faire changer la directive, devant le soulèvement populaire que nous avons causé.

    Pour l’IPSN cela veut dire que nous devons continuer notre action auprès des députés européens pour qu’ils déposent des amendements destinés à améliorer le texte.

    Il faudra aussi agir au niveau national. L’administration française doit clarifier ses positions de façon urgente ; qu’elle dise comment il faut comprendre le texte et ce que les professionnels de la santé sont en droit ou non de faire.

    Ce sera donc à l’IPSN d’exercer une vigilance constante sur ce que proposeront les députés européens, tout en maintenant une forte pression pour que nous obtenions un résultat tangible sur le terrain.

    Enfin, je vous encourage, si vous ne l'avez pas encore fait, à vous abonner à la lettre d'information sur la santé naturelle de Jean-Marc Dupuis, qui fait un travail essentiel pour nous soutenir. C'est entièrement gratuit, et il explique comment traiter les maladies, y compris les plus graves, grâce aux nouveaux traitements naturels, validés par la recherche scientifique. Il vous suffit de d'aller sur la page suivante:

http://www.santenatureinnovation.fr/newsletter-gratuite

et d'entrer votre adresse courriel. Se tenir informé de ce que peut faire la médecine naturelle moderne est indispensable pour être efficace dans le combat que nous menons.

    Bien à vous,

    Augustin de Livois
    Directeur

    www.institut-protection-sante-naturelle.eu

    Institut pour la Protection de la Santé Naturelle - 253 A Chaussée de Wavre - B-1050 BRUXELLES.

 


 

 
 



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